Mettre du piment dans sa vie, est-ce saveur ou couleur ?

1) Origine et histoire

  Le piment est le fruit charnu et creux de plantes du genre Capsicum de la famille des Solanacées. 

  Le piment commun compte 25 espèces dont 5 ont été domestiquées et diversifiées par les peuples amérindiens (notamment les Aztèques au Mexique), en de nombreuses variétés (près de 140) présentant une large palette de tailles, de formes, de couleurs, de saveurs et d'intensité. Aujourd'hui on retrouve ces nombreuses variétés principalement au Mexique et aux Antilles.

  Les premières traces de piment sauvage auraient été découvertes en Amérique Latine, au Sud-Est de la Bolivie, il y a près de 7000 ans avant J.-C. Il s'est introduit par la suite en Amérique Centrale, au Mexique (notamment à Tehuacan), puis il s'est ensuite diffusé dans toute l'Amérique du Sud. On pense que les oiseaux ont été son principal agent de diffusion, car en effet ils jouissent de l'avantage d'être insensibles à sa saveur forte et irritante.

  La culture du piment est donc très ancienne. On dit même que ce fût l'une des premières plantes à avoir été cultivées en Amérique du Sud. À cette époque là, il était utilisé pour ses propriétés médicinales, comme condiment ou comme légume.

  C'est ensuite Christophe Colomb, un grand navigateur du XVème siecle, qui  ramena les piments et les introduisit en Europe dès son premier voyage en 1492. Magellan fit de même, il les introduisit en Afrique et en Asie. 

  50 ans aprés que les premiers fruits aient traversé l'Atlantique, on les cultivait sur toutes les côtes d'Afrique, d'Inde, d'Asie tropicale, du sud-ouest de la Chine, ainsi qu'au Moyen-Orient, dans les Balkans, en Europe centrale et en Italie.

  Et contrairement aux autres membres de la famille des solanacées (tomate, aubergine, pomme de terre), qui ont inspiré la méfiance au moment de leur introduction, le piment a immédiatement été incorporé aux cuisines locales sur tous les continents, en grande partie parce qu'il constitue alors une solution de rechange abordable au poivre (notamment le poivre d'Inde) ou aux épices très chères  qui constituaient un signe extérieur de richesse. Le piment devient ainsi rapidement « l'épice du pauvre », (au XVIIème et XVIIIème siècles). On apprend alors à apprécier ses vertus culinaires et on ne peut plus s'en passer.